Action de solidarité avec les ainé.es

Forest / St Gilles
Samedi 5 juin

Une action de soutien aux ainé.es et au personnel de deux homes de Forest et Saint-Gilles, festive et musicale, a réuni une petite centaine de participant.es ce samedi 5 juin après-midi. Nous avons marché en musique dans les rues à partir du parc du Forest, et nous sommes allé saluer, depuis la cour, La Maison de vie Le Val des Roses et La Résidences Des Tilleuls.

Voici le texte qui a été lu:

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Ce rassemblement est une tentative de réduire les distances qui ont été imposées entre les vies de nos ancien.nes et nos vies, accentuées par le silence et la sidération pendant le confinement.

Dans un contexte où l’isolement est devenu la norme, nous voulons rétablir du lien.

Cette visite, que nous improvisons, est un commencement, un désir de dialogue.

Nous avons choisi, depuis nos lieux collectifs bruxellois, de nous unir, nous rassembler pour réfléchir et agir, pour faire vivre les présences et les rencontres, pour refuser l’isolement qu’on voudrait nous imposer.

Nous nous sommes réunis samedi dernier devant l’hôpital St Pierre pour exprimer notre soutien au personnel soignant. Par des mots, de la musique, des échanges, et simplement par nos présences.

A nouveau, nous sommes réuni.es aujourd’hui ici pour exprimer notre soutien aux habitant.es de ce lieu, aussi bien aux personnes âgées qu’à celles et ceux qui travaillent auprès d’elles. Avec prudence et précaution, en étant attentif aux risques sanitaires, il nous semble aujourd’hui inconcevable d’accepter et de perpétuer dans le temps l’isolement des plus vulnérables. Nous voulons proposer à toutes celles et ceux qui s’accommodent mal du climat autoritaire ambiant et de la solitude qu’il prescrit, de renforcer les liens existants, d’en créer de nouveaux, et de refuser l’injonction à rester seul.

A vous, nos anciens et anciennes, qui résidez dans ce lieu, à toutes les personnes qui travaillent ici, au personnel soignant, administratif, ouvrier, aux infirmièr.es et cuisinièr.es, aux hommes et femmes de ménages, on a envie de simplement demander : comment allez-vous ? Comment avez-vous traversé cette période ? On aimerait entendre vos paroles, vos ressentiments.

Aux autres, à nous et vous, qui avons été sidérés par ce qui vient de nous arriver, on aimerait demander : est-ce que l’isolement est une manière acceptable de prendre soin les un.es des autres ? Est-ce que la non-vie est une bonne alternative à la mort ? Est-ce qu’on ne se donnerait pas les moyens de faire la place belle à la vie tout court ?

D’ailleurs, que dire d’une société qui sépare les générations entre elles, crise sanitaire ou non ? Qui isole les personnes qui ont le plus besoin d’être entourées ?

On continuera à se réunir, chaque semaine, au plus près des lieux les plus durement touchés par la crise : les hôpitaux, les prisons et les homes. Nous appelons ici à soigner nos liens, nos ouvertures et nos relations, à chérir les rencontres et les alliances dont nous avons, dont nous aurons tant besoin dans les temps qui sont là.