Ce dimanche à 14h, une manifestation nautique a eu lieu sur le canal de Bruxelles. Une trentaine de personnes a embarqué à bord d’une quinzaine de radeaux et d’embarcations. Des grimpeurs ont déployé également une banderole sous le pont sainctelette. L’action vise à dénoncer l’interdiction de manifester suite à la crise sanitaire et mettre en lumière les nombreuses luttes sociales qui ont animé le confinement.
Dans leur déclaration publique, les collectifs à l’initiative de l’action expliquent
« Aujourd’hui, nous occupons le canal de Bruxelles avec une quinzaine de radeaux pour reprendre l’espace de la contestation sociale et le droit de manifester qui nous a été retiré suite à la crise sanitaire.
Nous occupons le canal car nos gouvernants sont déterminés à relancer dès que possible tout ce qui empoisonne ce monde et nos vies . Nous ne voulons pas de ce retour à l’anormal. Cette énième crise révèle les dysfonctionnements d’un système qui ne profite qu’à une minorité. Se rassembler, réfléchir, s’organiser pour tendre vers plus de justice sociale et limiter le désastre écologique est un besoin essentiel aujourd’hui!
Nous occupons le canal pour soutenir l’ensemble des luttes pour l’émancipation collective et être inventif.ve.s quand à la manière d’exprimer notre mécontentement. Alors que le Conseil National de Sécurité fait rouvrir l’industrie, les commerces, les bars, les écoles, le secteur du tourisme, les sans-papiers sans réponse, la police manifester et il nous est toujours interdit de manifester… Nous n’allons pas attendre que le gouvernement daigne enfin nous donner la parole.
Nous occupons le canal pour affirmer notre solidarité avec les oubliés de la crise sanitaire (détenu.e.s, personnes âgées, migrant.e.s, SDF, précaires…), avec les travailleurs et travailleuses de 1ere ligne en lutte, pour la régularisation de tous les sans-papiers, pour des logements abordables, contre la loi anti-squat, pour la fin de l’impunité policière, contre le racisme d’Etat, contre le patriarcat, contre la marchandisation des soins de santé…Bref, pour un monde d’après radicalement différent, en rupture avec toutes les politiques menées jusqu’à présent.
Il nous appartient de construire ici et maintenant un futur écologique, féministe, anticapitaliste, social et décolonial. Le temps de l’attente pour déconfiner nos colères est terminé. »